C’est ce qu’on appelle l’effet papillon. A la suite de l’instauration par la commune de Schaerbeek d’une taxe visant les immeubles à l’abandon ou négligés, la STIB a décidé d’entamer la rénovation des anciennes écuries et des ateliers situés entre la chaussée de Haecht et les rues Rubens et Royale Sainte-Marie. Mieux: elle souhaite réaffecter ces entrepôts à des fonctions économiques.
En 2013, Schaerbeek décidait de mener la vie dure aux façades écaillées, toitures en mauvais état et autres corniches envahies de végétation, en frappant d’une taxe mensuelle de 55 euros le mètre courant de façade, par niveau concerné, tous les immeubles à l’abandon ou négligés sur son territoire, privés comme publics.
Cette mesure, qualifiée à l’époque d’injuste et de « politique de façade » par l’opposition, aura pourtant, en un an à peine, incité de nombreux propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation de leur bien. Au rang de ceux-ci, la STIB, ni plus ni moins! La société bruxelloise de transports publics a en effet décidé de restaurer les anciennes écuries et les ateliers annexes situés entre la chaussée de Haecht, la rue Rubens et la rue Royale Sainte-Marie.
Le bâtiment, qui a abrité autrefois les écuries des trams hippomobiles, est totalement inoccupé depuis 1997. La STIB, qui n’envisage plus de l’affecter à ses besoins propres, souhaite désormais rénover et valoriser ce patrimoine. Au vu de l’intérêt manifesté par la commune mais aussi par Citydev.brussels (la Société de Développement pour la Région de Bruxelles-Capitale), il est envisagé d’y développer un pôle d’entreprises visant à renforcer le tissu des PME, notamment dans le secteur de l’Horeca et de l’alimentation durable.
Avec l’appui de la commune et de Citydev, la STIB a donc sollicité l’intervention du Fonds européen de développement régional (FEDER) en vue de contribuer au financement de cette réhabilitation. Les remises situées chaussée de Haecht devront également faire l’objet d’un programme de réaffectation.
A l’initiative du règlement-taxe adopté il y a un an, l’Echevin des Finances, Denis Grimberghs, ne cache pas sa satisfaction. « Même si cette mesure bénéficie en définitive aussi aux propriétaires qui, en améliorant l’état général de leur bien, en augmentent la valeur, il est vrai que nous avons demandé à ceux-ci de consentir un effort parfois non négligeable. Mais à présent chacun peut se rendre compte que le dispositif a un effet positif sur l’ensemble du bâti de la commune, en ce compris les bâtiments publics. En particulier, la réaffectation des anciens dépôts de la STIB constitue une belle victoire: cela fait plus de 20 ans que Schaerbeek se bat pour avancer dans ce dossier. Aujourd’hui, la rénovation des façades permet déjà de mettre ce patrimoine en valeur. A terme, c’est un nouveau poumon économique qui verra le jour au cœur de notre commune. »