Dans le Schaerbeek Info du 28 avril dernier, notre Bourgmestre empêché nous informait sur la mise en chantier liée à la rénovation du Crossing. Au cdH, nous avons systématiquement, lors des débats qui émaillèrent ce dossier, soutenu le Collège dans sa volonté de rénover cette infrastructure devenue, au fil du temps, un véritable chancre urbanistique.
Dans ce sens, le Collège, défend l’idée d’ériger un « véritable pôle footbalistique » à cet endroit. Pour le cdH, un projet d’une telle dimension ne peut se faire sans l’implication du plus grand nombre, soit plus de mille personnes foulant les pelouses au quotidien. Dit autrement, il ne trouve sa légitimité que si les actuels clubs résidents (Racing de Schaerbeek et Kosovo) adhèrent à ce projet. C’est le concept même de la démocratie locale, au sens noble du terme, dont notre Collège se fait régulièrement l’écho.
Pourtant, force nous est de constater qu’entre les slogans et la volonté d’intégrer les acteurs concernés dans ce processus, il n’y a qu’un pas, voire un gouffre, que le pouvoir local a osé franchir.
Les clubs résidents ont récemment introduit une interpellation citoyenne au Conseil Communal afin d’y manifester leur désappointement, voire leur courroux, dénonçant l’avenir incertain qui plane sur leur projet. Autrement dit, le Collège construit un contenant sans en évoquer le contenu. Pourtant, en 2005, notre Chef de Groupe, Denis Grimberghs, déposa une motion qui fut approuvée par l’ensemble des formations politiques présentes au Conseil communal, explicitant les modalités techniques entourant ce dossier. Ladite résolution invitait le Collège à mener, en parallèle, un projet sportif de nature à rencontrer les besoins du plus grand nombre. Cinq ans plus tard, le contenant devient réalité. Pour le contenu, advienne que pourra... surréaliste!
Au cdH, nous considérons que cette situation est inacceptable. A l’instar des clubs sportifs, nous nous interrogeons sérieusement sur les véritables motivations du Collège en la matière. En effet, lors des échanges provoqués par l’interpellation citoyenne, il est apparu que le Collège ne souhaitait pas reconduire les concessions sous forme de conventions octroyées aux clubs résidents. L’indication est claire: à terme, les clubs actuels risquent bien d'être amenés à disparaître afin de faire place à un projet dont on ne nous dit rien et qui rend fou plus d’un footballeur!
Pour Bernard Clerfayt, il s'agira -je cite- d'un « projet enthousiaste, solidaire qui nécessite du courage et qui permet de dépasser les replis sur soi, les égoïsmes, les rancoeurs… ». Pour le cdH, c’est un peu facile. Cette tension, perceptible jour après jour au sein des clubs de football, n’est que la conséquence d’une politique générée par l’autorité communale, propriétaire de l’infrastructure.
Un projet à taille humaine ne peut se faire sans que nos concitoyens ne s'identifient à celui-ci et ne se l'approprient. Le sentiment d’appartenance est une des clés favorisant l’adhésion du plus grand nombre. Or il semble ici que ce concept ne soit pas partagé par le Collège. Celui-ci, tactiquement, se réfugie derrière des mots dont les maux sont manifestes sur le terrain!
Alors, concrètement: parachutage d’un autre club, fusion entre différentes entités locales, spoliation de l’outil par l’autorité communale? Actuellement, les clubs sont désemparés mais surtout livrés à eux-mêmes.
A titre personnel, je me suis rendu dimanche dernier sur les lieux afin d’assister au match du Racing jouant la montée dans sa division. Autant vous dire que, du match, je n’ai pas vu grand-chose… Sujet à une multitude de questions quant à l’avenir des clubs résidents actuellement sur le site, je n’ai pu apporter d’éléments de nature à les rassurer. Pire, quatre jours sans électricité, lors de ma visite, confortent les usagers dans leur point de vue, en l’occurrence, que le Collège aurait adopté la « stratégie du dégoût » afin de rencontrer leur objectif tendant à faire déguerpir des lieux les locataires actuels. Personnellement, je suis choqué de constater que les clubs, qui mangèrent du pain noir pendant plus d’une décade, sont aujourd’hui menacés de mort… sportive!