Voilà maintenant 9 ans que Schaerbeek gère ses espaces verts de manière différenciée, sans avoir recours aux pesticides! Ceci en fait une commune pionnière, anticipant largement l’ordonnance adoptée récemment en Région de Bruxelles-Capitale et relative à cette matière.
Depuis le 1er mars 2014, en Région bruxelloise, il est interdit d’utiliser des pesticides dans les lieux et bâtiments accueillant des groupes vulnérables comme les plaines de jeux pour enfants, les aires de consommation de boissons et nourriture, les cours de récréation, les espaces de détente des crèches.
Cette interdiction a été édictée par l’ordonnance relative à une « utilisation des pesticides compatible avec le développement durable en Région de Bruxelles-Capitale », votée par le Parlement bruxellois en 2013 et entrée en vigueur le 21 juin 2013. Pour Mohamed El Arnouki, Echevin schaerbeekois des Espaces verts, « Nous ne pouvons que nous réjouir de voir cette manière de gérer les espaces verts, beaucoup plus respectueuse de la nature et de l’environnement, se généraliser dans toute la Région bruxelloise. Schaerbeek a vraiment joué un rôle de commune-pilote et nous pouvons en être fiers! ». Et, à partir du 31 décembre 2018, toute utilisation de pesticides sera interdite dans l’ensemble des espaces publics bruxellois.
Il faut dire que le recours aux pesticides de synthèse (insecticides, fongicides, herbicides) présente de nombreux risques pour la santé publique et l’environnement: déséquilibre des éco-systèmes, menace directe pour les abeilles et certaines espèces d’oiseaux, développement de pathologies chroniques, ...
A Schaerbeek, depuis 9 ans, on gère donc les espaces verts de manière différenciée sans avoir recours aux pesticides. Concrètement, le Service des Espaces verts a développé diverses alternatives préventives et curatives au désherbage chimique, en fonction des sites à entretenir: désherbage mécanique ou thermique pour les trottoirs et les sentiers, utilisation de copeaux de bois ou de plantes couvre-sol dans les massifs et les sous-bois, contrôle de la pousse d’adventices dans les fosses d’arbres, ...
La commune s’illustre également dans la lutte biologique en utilisant des prédateurs naturels pour combattre certains ravageurs. Ainsi, rue Masui, on a fait venir des larves de coccinelles indigènes pour dévorer les cochenilles pulvinaires qui se trouvaient sur les feuilles des arbres. Dans les serres communales également, cette pratique, inventée en Chine vers l’an 400, est utilisée pour lutter contre les pucerons et les mouches blanches.
« Qui plus est, notre commune favorise toujours davantage les plantes indigènes et la biodiversité des espèces choisies: c’est le retour de la nature en ville! », souligne Mohamed El Arnouki. C’est ainsi qu’ont notamment été créés les prés fleuris de l’avenue Louis Bertrand et du parc Josaphat. Ces espaces plantés d’espèces sauvages, dont certaines menacées, offrent aux insectes de quoi manger (feuilles, racines, ...), des fleurs à butiner, un abri pour se protéger. Bref, un vrai jardin d’Eden pour les papillons, abeilles et autres coccinelles, de plus en plus rares en ville et pourtant très utiles.